Lundi 19 août

Il est quatre heures du matin, les premiers réveils retentissent. Après cette courte nuit, nous nous mettons en route pour 5 heures de voyage en bus, vers la réserve de Tariquia.

Cette longue route permet à certains de récupérer le peu d’heures dormies durant la nuit. Qui plus est, nous avons pu constater que notre leader, Benoît alias Benito, ne rencontrera pas de soucis de chauffage pour ce prochain hiver : Benoît est, en effet, qualifié par certains de champion du monde du ronflement !

Revenons plus sérieusement à notre voyage où les routes escarpées et sinueuses nous conduisent au sommet d’une montagne, située à plus de 3500 mètres d’altitude. Les températures y sont fraîches, les vues immenses, à couper le souffle. Les nuages inondent la vallée, en contre-bas. Le chauffeur nous octroie une petite halte afin de profiter pleinement de ce panorama. Nous immortalisons ce moment magique en photographiant plusieurs vues avant d’entamer la descente. Certaines portions nous font penser (subjectivement) à la route de la mort.

Nous arrivons à Pampa Grande vers 9h30. Un bon petit déjeuner nous attend. Nous pouvons faire le plein d’énergie en dégustant des empanadas, ainsi que la célèbre boisson chaude appelée « Api », faite à base de maïs rouge et de cannelle.

Nous voilà fin prêts pour une marche de huit heures, programmée par Léonardo. Trois chevaux nous accompagnent en cas de nécessité. Léonardo précise qu’il fait l’aller en 1h30… Il a prévu le double de temps pour le groupe, pause comprise. 4.000 personnes vivent dans cette réserve, soit environ 900 familles réparties entre dix communautés.

La fin de la matinée nous amène chez Alicia, qui possède une vingtaine de ruches, loin dans la réserve. Nous sommes étonnés qu’elle les place si loin, étant donné la richesse et la diversité des arbres fruitiers présents aux abords de son logement : abricotiers, bananiers, manguiers et orangers croissent à profusion. Alicia précise qu’il y a encore beaucoup plus de ressources là où se trouvent ses ruches. Le repas de midi nous permet de refaire le plein d’énergie.

La marche reprend à un rythme soutenu, nous regrettons de ne pas recevoir d’informations sur les espèces que cette magnifique réserve abrite, qu’il s’agisse de la flore ou de la faune. Le paysage est très beau et varié: plat, vallonné, escarpé, avec le passage de rivières où, à certains endroits, nous devons recourir à nos talents d’équilibriste pour passer d’une pierre à l’autre…

En chemin, nous rencontrons un groupe de singes beaucoup plus rapides que nos appareils photos. Nous mâchons des feuilles de coca dont Ricardo, coordinateur bolivien du projet de MMH, nous vante les vertus: elle contient beaucoup d’alcaloïdes, est bon marché, tout le monde en a et en consomme, elle coupe la faim, la fatigue, donne de l’énergie (stimulant) et renforce la confiance en soi. A ne pas confondre avec la cocaïne !

Arrivés à Pampa Grande, nous apprenons qu’une marche, partie de Tariquia mercredi dernier, arrivera à Tarija demain, soit une semaine une plus tard. Cette marche rassemble une grande partie des habitants de Tariquia, qui dénoncent la décision du gouvernement central d’exploiter les abondantes ressources de gaz présentes dans la réserve.

Nous avons été interpellés par le nombre de déchets rencontrés tout au long de notre marche. José, l’ingénieur agronome espagnol dont nous avons fait la connaissance samedi soir, s’était muni d’un grand sac pour les ramasser. Ceux-ci étant parsemés, c’est à la fin de la randonnée que nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait bien plus qu’on aurait pu le penser : son sac était copieusement rempli.

Nous arrivons juste avant la tombée de la nuit au village de Pampa Grande. Après un repas autour du feu, nous passons la nuit dans les deux chambres qui nous sont sympathiquement prêtées. 

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